Les troubles alimentaires sont des problèmes complexes et souvent méconnus qui touchent un grand nombre de personnes. Ils sont le reflet d’un mal-être profond et peuvent avoir des conséquences graves sur notre santé physique et mentale. Dans cet article, je souhaite partager mon expérience personnelle et comment la psychanalyse, parmi d’autres approches, m’a aidé à faire face à mes troubles alimentaires.
La prise de conscience de mes troubles alimentaires : quand tout commence
Il y a quelques années, j’étais loin de m’imaginer que j’étais concernée par un trouble alimentaire. Comme beaucoup de gens, je pensais que ces problèmes ne touchaient que les personnes souffrant d’anorexie ou de boulimie. Pourtant, un jour, j’ai réalisé que mon rapport à la nourriture était loin d’être sain et que l’impact qu’il avait sur ma vie était devenu bien trop grand, tant cela devenait insupportable à gérer.
La première étape pour moi a été de prendre conscience qu’il y avait quelque chose de dysfonctionnel dans ma relation avec la nourriture. C’était comme une addiction, une drogue…qui se manifestait par une obsession constante pour un certain type d’aliments et un besoin irrésistible de les consommer, même si je n’avais pas faim !
Je n’étais alors plus maître de mon corps ni de ma tête qui me commandait inlassablement de passer à l’acte et d’emprunter le trajet du frigo, qu’importe l’heure du jour ou de la nuit. J’étais devenue esclave de mes pulsions incontrôlables et remplissais un vide malgré moi qui devait être en permanence comblé. L’espace d’une seconde je me sentais mieux et l’instant d’après s’ensuivait un sentiment de culpabilité immense après avoir mangé, puis une honte… et de fortes douleurs à l’estomac et au ventre. Ce comportement entraînait des conséquences néfastes à la fois sur mon poids, ma santé et mon estime de moi-même toute entière.
Ces signaux d’alerte ont vivement éveillé ma curiosité et m’ont poussée à chercher des réponses. J’étais inquiète et me sentais complètement démunie face à un problème beaucoup trop grand pour moi… Il était vraiment temps de faire quelque chose pour que cette situation change. J’étais en quête de réponses et me lançais alors dans des recherches pour trouver un spécialiste capable de me venir en aide.
La découverte de la psychanalyse
J’ai d’abord consulté un psychologue spécialisé en troubles alimentaires qui m’a mise sur la voie en m’aidant à identifier et à comprendre les causes de mon addiction alimentaire. Il m’a expliqué que mon mal-être était lié à des émotions et des souffrances enfouies mais bien présentes. Il a aussi évoqué la psychanalyse, une approche thérapeutique qui permet d’explorer en profondeur notre inconscient pour mettre à jour et résoudre nos conflits psychiques. Plusieurs de ses patients avaient effectué un travail par la parole auprès de la psychanalyste Alexandra Dufaux en lien avec des problématiques similaires à la mienne.
J’ai donc décidé de me lancer dans une cure psychanalytique. J’ai rencontré plusieurs psychanalystes, avant de trouver la personne avec qui je me sentais à l’aise pour entamer ce long travail sur moi-même. Les séances de psychanalyse m’ont permis d’explorer des souvenirs oubliés de mon enfance, et notamment ma relation complexe avec ma mère, qui a joué un rôle prépondérant dans la construction de mon rapport à la nourriture.
La psychanalyse : le chemin de la découverte de soi
La psychanalyse a joué un rôle fondamental dans la compréhension et la disparition de mes symptômes. J’ai entrepris une réflexion profonde sur mes expériences passées, mes croyances sur moi-même et les autres ainsi que ma relation avec la nourriture. Grâce à des séances régulières, j’ai pu ainsi explorer et mettre en lumière avec l’analyste les mécanismes inconscients qui étaient à l’œuvre dans l’origine de mon addiction alimentaire et qui agissaient de façon automatique sans que je ne puisse le contrôler. De plus, cela ne m’a rien coûté car j’ai pu me faire rembourser mes consultations par la complémentaire santé !
Peu à peu, en identifiant les schémas de pensée destructeurs que je m’infligeais depuis l’enfance, j’ai pu m’en décaler progressivement tout en me réappropriant mon désir. J’ai alors pu inventer de nouvelles façons de réagir aux évènements, aux personnes, qui me correspondent beaucoup mieux à l’heure actuelle et qui sont cette fois non plus subies, mais choisies. Cela fait toute la différence ! Désormais, j’ai appris à me nourrir d’autre chose et ne ressens plus l’impératif de cette frénésie alimentaire qui m’a poursuivie pendant de longues années.
La psychanalyse m’a également permis de mieux appréhender mes relations avec le monde extérieur et à résoudre certains conflits sur lesquels je butais depuis un long moment dans ma vie personnelle. J’ai pu constater que ce travail sur moi-même avait eu également des effets significatifs sur mon entourage par effet de ricochet, et notamment sur mes proches qui me voyaient évoluer dans le bon sens et retrouver le sourire de jour en jour.
Les compléments et alternatives à la psychanalyse
La psychanalyse ne constitue pas une solution miracle et elle ne convient pas à tout le monde. Il existe d’autres approches thérapeutiques pour traiter les troubles alimentaires, telles que la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie familiale ou encore les groupes de parole.
Dans mon cas, j’ai également bénéficié du soutien de groupes pour personnes souffrant de troubles alimentaires. Participer à ces rencontres m’a permis de me sentir moins seule face à mon problème, et de partager mes expériences avec d’autres personnes dans la même situation. J’ai ainsi pu puiser de la force et du courage pour continuer mon travail thérapeutique et poursuivre mon combat.
Par ailleurs, je me suis également tournée vers des ressources en ligne, telles que des podcasts et blogs spécialisés…Ces supports m’ont permis de mieux comprendre les enjeux liés aux troubles alimentaires et de bénéficier des conseils de professionnels de la santé mentale et de personnes ayant vécu des expériences similaires.
Faire face à mes troubles alimentaires n’a pas été de tout repos, il y a eu des moments de doutes, de frustration, de découragement et de rechutes. Mais chaque obstacle sur ce chemin m’a également offert l’opportunité de grandir, d’apprendre et de renforcer ma résilience.
La thérapie a joué un rôle essentiel en me fournissant un espace sécurisé pour exprimer mes émotions, analyser mes schémas de pensée et acquérir de solides outils pour faire face à mes difficultés.
Aujourd’hui, mon rapport à la nourriture est apaisé. Je suis nettement plus épanouie dans ma vie personnelle et professionnelle et je peux dire que je suis fière du chemin parcouru et des progrès réalisés grâce à la psychanalyse et aux autres ressources que j’ai utilisées pour y parvenir.
Si vous êtes concerné(e) par un trouble alimentaire, n’attendez pas pour consulter un professionnel de la santé mentale, qui pourra vous orienter vers la thérapie la mieux adaptée en fonction de vous et de votre situation. Il est important d’être accompagné et je vous y encourage, car ce travail ne peut se faire seul. Ne laissez pas les troubles alimentaires vous définir !